Résumé

Le Champ des Possibles est un projet communautaire innovant qui réinvente, à des fins sociales, environnementales et urbaines, l’utilisation de friches industrielles abandonnées. Nous croyons que ce petit trésor naturel caché au cœur de Montréal apporte dans la ville un peu de cette nature sauvage qui fait beaucoup de bien à chacun de nous.

Un soutien citoyen fort à l’endroit du Champ des Possibles est né de la rencontre de différents visionnaires à la fin des années 2000, dont : un expert en biodiversité urbaine qui arpentait déjà le site pour ses propres recherches en histoire naturelle; une artiste qui était portée par cette parcelle au milieu d’un univers dominé par le béton; et surtout une communauté de résidents et de travailleurs épris de cet espace vert et sauvage tout à fait unique qui ont décidé de s’opposer à l’intention de la Ville de Montréal de le remplacer par une « cour à camions ».

Projet citoyen

Le naturaliste Roger Latour, une communauté de biologistes et d’horticulteurs ainsi que d’autres « maniaques » de l’écologie et du design se sont vite portés à la défense de la valeur écologique et sociale du Champ des Possibles et d’autres sites postindustriels abandonnés. Ils ont avancé l’argument que de tels sites oubliés et abandonnés recelaient un fort potentiel en vue de la protection et du développement de la biodiversité urbaine et de services en écologie, ce qui pourrait bénéficier à la fois aux résidents, à la vie sauvage et à l’écosystème du quartier. De surcroît, ces voisins et activistes ont mis en évidence le fait que tous ces sites étaient essentiels sur les plans communautaire, artistique et historique.

Land art

L’artiste Emily Rose Michaud a créé une œuvre land art, Roerich Garden, qui, en attirant l’attention sur la valeur du site, suppliait la Ville d’éviter la destruction de cette oasis sous-estimée. Ce projet artistique s’est de plus avéré le grain de folie vers lequel un important groupe de personnes déterminées s’est tourné. L’idée venait du symbole du pacte Roerich, utilisé au cours de la Deuxième Guerre mondiale pour transmettre aux pilotes sur le point de larguer leurs bombes l’information que leurs cibles étaient d’une grande importance culturelle. Emily suggérait que, à l’instar d’une bibliothèque, d’un musée, d’une église, le Champ des Possibles était trop précieux pour faire l’objet d’une banale éradication au profit du développement urbain. Pour plus de détails sur l’oeuvre d’Émilie : http://www.emilyrosemichaud.com/albums/the-roerich-garden-project 

Biodiversité et friches urbaines

Le site est passé d’une terre non défrichée au XIXe siècle à un dépôt ferroviaire au XXe siècle, puis à un site abandonné apprécié seulement des bestioles en tout genre, insectes et humains, au tournant du millénaire. En 2009, il se transforma en projet dont l’objectif était de voir ce que la Ville allait faire de ses paysages postindustriels. 

Vision d’aménagement

Après quelques charrettes, la communauté a retenu sept priorités et une série de plans architecturaux, et présenté sa vision à la Ville, juste à temps pour en faire un enjeu aux élections municipales de 2009. Projet Montréal a été le seul parti à accorder une adhésion complète au projet — et le parti qui remporta les élections de l’arrondissement Le Plateau-Mont-Royal. Depuis lors, des citoyens regroupés sous le nom des Amis du Champ des Possibles et l’arrondissement collaborent et assurent la sauvegarde et l’avancement de ce projet innovateur.

Voici ces sept priorités :

  • Protection du caractère patrimonial
  • Protection de la biodiversité
  • Promotion des pratiques artistiques
  • Aménagement récréatif
  • Promotion des pratiques pédagogiques
  • Développement de la dimension scientifique et environnementale
  • Soutien au processus participatif

Co-gestion

L’organisme à but non lucratif Les Amis du Champ des Possibles fut fondé en 2010 suite à ces démarches d’idéation concertées. En 2013, l’ancienne friche ferroviaire passa d’un zonage industrielle à un zonage “d’espace naturel”. La même année, une première entente de cogestion fut signée entre l’organisme et l’arrondissement du plateau Mont-Royal. En 2017, cet accord était échu et les ACDP ont procédé à une révision de l’accord initial dans le but de refléter l’évolution du projet et de définir plus précisément les rôles et les responsabilités de chacun des gestionnaires. Cette révision a été faite en collaboration avec la firme de droit Novalex (http://novalex.co/ ) . Une convention de contribution a finalement été signée en juin pour une nouvelle période de 3 ans. 

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